croquis lostoen

Projet sélectionné au Prix d’Architecture de Bretagne 2014 (catégorie rénover un logement) / présenté au pavillon français Biennale Venise 2016 dans le cadre de l’exposition « nouvelles richesses » / exposition « Plus Valeur Ajoutée: 24 maisons prolongées par des architectes, CAUE29, 2022

Extension d’un pavillon des années 70, dans la campagne finistérienne. La proposition est de réorienter la maison pour mieux profiter des possibilités du terrain: l’extension s’installe en exacte continuité du volume contre le pignon Est existant : Ce nouveau pignon est « sculpté » pour devenir l’entrée principale. La toiture se prolonge par un large auvent qui abrite le seuil.

Une extension contre le pignon aveugle de l’existant

L’extension elle même offre une entrée, une nouvelle cuisine, deux chambres et une salle de bain. Sur l’ancien pignon devenu façade principale, les fenêtres sont groupées en une forme commune pour donner de l’ampleur à la nouvelle entrée. Le choix de la structure bois et bardage bois en façade permet une souplesse dans la découpe des ouvertures, et un calepinage simple. La maison est appelée le Lostoen par le maître d’ouvrage, littéralement « queue de toit » en breton, élément d’architecture traditionnelle locale. La façade en bois est peinte en noir, l’enduit de l’ancienne partie est anthracite, le toit en ardoise, dans un souci de s’accorder avec les teintes en dégradés de gris du paysage

Maison avant

Histoire de projet – les propriétaires

 » En 1976, jeune couple, âgés d’une vingtaine d’années, nous avons décidé de construire cette maison de série, d’un prix très modeste. Nous avions choisi sur catalogue le modèle qui nous paraissait le plus simple possible, sans fioriture. Nous avons été satisfait car la maison est assez bien construite et les pièces assez bien distribuées, le paysage environnant très agréable.

Puis, trop petite, cette maison a été louée. Nous avions depuis le début dans l’idée de réaliser une extension pour retourner y vivre pour nos vieux jours.

Le catalogue initial proposait une extension qui ne nous plaisait pas, sans pouvoir vraiment formuler pourquoi. Les extensions comme des boîtes à toit plat «collées contre», en bois ou autre, ne nous plaisaient pas non plus, sans pouvoir dire ce qu’on souhaitait. La solution de la « véranda » ne nous attirait pas non plus. Faire appel à un architecte nous semblait à la fois hors sujet et nous ne connaissions aucun architecte. En gros nous savions ce que nous ne voulions pas, mais pas d’idée sur quelle extension pourrait nous plaire.

En parallèle 3 de nos enfants sont devenus architectes.

L’agence Bodenez et Le Gal La Salle représentée par Claire et Nicolas a été tout de suite enthousiaste à l’idée de faire cette extension.

La première présentation du projet nous a séduit du premier coup. Le fait d’étendre exactement le même volume permet de gommer la maison initiale et de la redessiner dans les mêmes lignes, mais plus grande. Donc conserver la simplicité qu’on apprécie en étirant la maison telle qu’elle est. Finallement c’est très simple.

L’auvent est devenu le «lost-toenn» («queue de toit» en breton) lors du chantier quand, bretonnant, Pierre a nommé naturellement cet espace de cette façon. Les maisons bretonnes rurales comme il a vu quand il était enfant avait ce genre de prolongation du toit.

Les architectes sont intervenus tout de suite sur le jardin en faisant une proposition adéquate ( déplacer le «parking» qui prenait tout la place devant la maison par exemple). Ce qui nous a séduit aussi est la possibilité d’intervenir nous même dans la conception et la réalisation du jardin et des cours autour de la maison, et sur la réalisation du second œuvre à l’intérieur. Le rapport entre un architecte et le client permet cela puisque chacun de ses projets est différent et qu’il y a un dialogue.

Nous ne voyons plus l’extension, nous voyons une nouvelle maison en quelque sorte. Le fait de peindre l’ensemble en noir nous a paru assez logique, puisque les bâtiments agricoles autour sont foncés, la technique du bois noir utilisé par les agriculteurs nous est familière.  »

Annick et Pierre